Comprendre la différence entre un salaire et un TJM

Le salaire perçu par un travailleur indépendant peut très souvent être plus attractif que la rémunération d’un salarié, versée mensuellement par son employeur. Si un travailleur indépendant peut facturer ses prestations à la hauteur de ses compétences et des conditions établies avec son client, le salaire en entreprise repose sur une égalité entre homme et femme et suit un mode de calcul préétabli par la loi. Nous allons détailler dans cet article les points de différenciation entre le salaire et le TJM.

Qu’est-ce qu’un salaire ?

Encadré par un contrat de travail, le salaire est la rétribution, habituellement en espèce, versée par un employeur, une entreprise, à son salarié en contrepartie du travail ou du service qu’il a fourni. Le salaire d’un salarié peut comprendre :

• Des commissions ;
• Des indemnités ;
• Des participations ;
• Des avantages en nature (voiture, logement, fourniture de repas)

Selon les modalités prévues dans le contrat de travail, la rémunération d’un salarié peut comprendre plusieurs éléments. Dans tous les cas, il ne faut pas confondre salaire mensuel de base, le montant de la rémunération avant l’imputation de toutes cotisations sociales et prélèvements sociales, et salaire brut. Il n’est pas dans ce cas compris dans le calcul du salaire de base mensuel, les primes et les heures supplémentaires.

En revanche, lors de la négociation du contrat de travail, le salarié et son employeur peuvent s’entendre sur le type de contrat à mettre en place ainsi que le montant du salaire (rémunération à temps plein ou rémunération sur une base forfaitaire).

Comment calculer le salaire mensuel ?

À titre d’information, l’évaluation du salaire net d’un salarié après la déduction d’impôts se fait selon la situation d’une personne non mariée, sans enfants ni patrimoine. 

Il existe deux principaux types de salaires :

• Le salaire brut qui est le montant de la rémunération perçu par un salarié avant la déduction des charges sociales obligatoires telles que les CSG-CRDS, les cotisations sociales, les cotisations à la mutuelle d’entreprise. Il peut s’ajouter sur le salaire brut ou salaire de base la somme des montants des primes, des heures supplémentaires majorées, des avantages en nature ;
• Le salaire net qui est égal à la rémunération versée au salarié (sans prise en compte de l’impôt sur le revenu). Le salaire net représente le salaire perçu après le prélèvement dû par le salarié sur sa complémentaire santé d’entreprise. Pour une estimation rapide, le salaire net est égal au salaire brut diminué de 22%.

Qu’est-ce qu’un TJM ?

Le TJM pour taux journalier moyen est généralement rencontré auprès des ESN (sociétés de services en ingénierie informatique). Mais l’application du TJM se voit également auprès des entrepreneurs freelances

Le taux journalier moyen correspond au montant que peut facturer un freelance – travailleur indépendant à ses clients pour une journée de prestation. Un entrepreneur facture habituellement le TJM en HT. Dans le cas d’une facturation en TTC pour ses services, le freelance doit veiller à comptabiliser la TVA.

Le TJM peut aussi servir de base pour le calcul du salaire net d’un salarié. Ainsi, il est possible pour l’entrepreneur indépendant de définir le montant de sa rémunération en calculant le TJM à facturer à l’entreprise cliente.

Les freelances en quête de missions peuvent trouver sur certaines plateformes de missions un simulateur de calcul du TJM ou que ces derniers doivent directement indiquer leur TJM afin de faciliter aux sociétés clients le choix du bon prestataire. Il arrive que certains freelances insèrent le taux journalier moyen qu’ils appliquent dans leur CGV freelance.

En portage salarial, le TJM permet de mieux fixer le montant de prestations d’un freelance et de mener convenablement les négociations. En d’autres termes, le montant que le travailleur indépendant facture à son client en un mois de travail correspond au TJM moyen multiplié par le nombre de jours travaillés.

Comment calculer le TJM ?

Un freelance peut facilement calculer son TJM salaire sur la base du salaire/revenu qu’il souhaite facturer dans le mois. Il convient dans un premier temps de définir le nombre de jours de travail dans le mois et ensuite de calculer les différentes charges générées par l’activité telles que les assurances, les cotisations sociales, les diverses dépenses incluant l’abonnement internet, l’achat de matériels ou fournitures, les frais de déplacement.

Il est à préciser que ces charges sont relatives au statut juridique de l’entrepreneur, de la société ou du salarié porté. Il est alors plus intéressant de recourir à un simulateur de calcul TJM pour définir les charges dues en tant que travailleur indépendant et les charges prélevées par l’entreprise de portage, dans le cas d’un portage salarial.

La formule de calcul est concrètement :
TJM = (montant de la rémunération souhaitée + totale des charges)/ nombre de jours travaillés

Avantages et inconvénients des deux

Contrairement dans une entreprise, où un salarié bénéficie d’un salaire mensuel, comprenant des primes et des gratifications obligatoires sur salaire, d’avantages en nature, un freelance dans une entreprise de portage salariale peut fixer et négocier librement le montant de ses prestations, mais doit cependant tenir compte des charges induites, sur la base d’un taux journalier moyen. 

Il ne faut cependant pas oublier que le statut de travailleur indépendant, dont le montant des cotisations sociales prélevé par l’État, dépend notamment du statut juridique choisi par le freelance.

• Le salarié est redevable de charges sociales à hauteur de 22 % du salaire brut ou 28 % du salaire net. Ce sont les contributions de sécurité sociale, les cotisations sociales (CSG/CRDS), les cotisations de chômage et les cotisations de retraite ;
• Selon le statut du travailleur indépendant, son revenu d’activité ou ses bénéfices en tant que freelance implique le paiement de diverses charges à l’Urssaf et à l’administration fiscale. Ce sont les charges fiscales, les charges sociales, l’impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés, la TVA…). Dans le cas d’un portage salarial, les prélèvements se font sur son chiffre d’affaires (les charges patronales estimées à 52%, les frais de gestion, les frais professionnels)

Facturer son service au TJM profite davantage à un freelance. De plus, cette méthode permet de fixer plus justement le prix de prestation par rapport au temps de réalisation d’une mission. S’il est missionné sur un projet complexe, qui nécessite de rallonger le nombre de jours de travail, il ne perd rien en tant que prestataire. Certaines entreprises n’apprécient pas forcément cependant la facturation en TJM. Elle ne leur permet pas d’avoir un contrôle sur le coût réel d’un projet.