Estimation des dotations aux amortissements prévisionnelles

Avant même de lancer votre entreprise, il faut rédiger un business plan. Ce document permet d’évaluer la rentabilité du projet, de séduire les investisseurs et aussi d’obtenir un crédit, si besoin est. Il renferme des informations importantes comme le marché ciblé, la concurrence, les ventes, les achats, le bilan de l’année en cours… On doit aussi y trouver une estimation des dotations aux amortissements des immobilisations de l’entreprise pour chaque exercice comptable, dont le montant varie selon la durée d’utilisation du bien.

Au niveau comptable, le prix d’achat d’un matériel est appelé valeur brute, la perte de valeur estimée est appelée amortissement et la valeur résiduelle, c’est-à-dire la valeur brute moins les amortissements calculés est appelé, Valeur Nette Comptable ou VNC.

Pourquoi estimer les dotations aux amortissements prévisionnelles ?

La réalisation d’un plan financier ainsi qu’un bilan prévisionnel est indispensable dans un projet de création ou de reprise d’entreprise. Parmi les éléments les plus importants des dotations aux amortissements, on peut citer les valeurs en somme d’argent représentant la dépréciation des immobilisations, c’est-à-dire les éléments du passif du bilan comptable et des écritures de comptes.

Les dotations aux amortissements prévisionnelles sont des charges non décaissables pour une entreprise. De ce fait, il faut impérativement les mentionner dans la comptabilité ou dans la comptabilisation de certains coûts. C’est un détail qui aide dans l’estimation prévisionnelle financière du taux amortissable. Par ailleurs, la dotation peut aussi intervenir lors de la déduction fiscale et l’application de la TVA selon le Code fiscal en cours.

Il est important de prévoir les amortissements et de se doter contre les pertes de valeur probables voire certaines des acquisitions de l’entreprise. En effet, en raison des détériorations: pour les biens matériels, de la perte de valeur en raison des courses technologiques: pour les brevets et les technologies, la valeur des acquis ou de l’actif d’une entreprise à un temps T (VNC au temps T) ne seras certainement plus la même au temps T + 2 (VNC au temps T + 2).

Quels sont les différents types d’immobilisation ?

L’estimation des dotations aux amortissements prévisionnelles des immobilisations doit passer par différentes étapes à commencer par la distinction des immobilisations amortissables et non amortissables selon les comptes et la réglementation fiscale.

Les immobilisations englobent les biens appartenant à l’entreprise dont l’utilisation se fait à moyen et long terme.

On peut les classer en trois catégories.

• Les immobilisations incorporelles regroupent le coût alloué aux frais et à l’exploitation, à l’achat de brevets, licences, logiciels…
• Les immobilisations corporelles qui rassemblent les terrains, bâtiments, véhicules, mobiliers, matériels, équipements et outillages.
• Les immobilisations financières comprenant les titres immobilisés, les titres de participation et les dépôts de cautionnement.

Nous tenons à préciser que les éléments impliqués dans le calcul des immobilisations ne représentent pas forcément une dépense amortissable. Par exemple, le taux d’amortissement ne s’applique pas sur les biens suivants : fonds de commerces, droits de bail, immobilisations financières et terrains en cours d’exploitation. Ce qui signifie que même si vous constatez des dépréciations, cela n’aura aucun impact sur le mode de calcul ou le bilan d’exploitation.

Comment estimer les dotations aux amortissements prévisionnelles ?

Tous les éléments représentant les immobilisations d’une entreprise doivent être estimés, qu’il s’agisse d’immobilisation amortissable ou non. L’évaluation de la dotation aux amortissements prévisionnels se fait à la clôture de chaque exercice comptable ou lors des écritures de la comptabilité.

Si le montant net comptable d’une immobilisation est toujours égal à zéro, la durée d’usage est fixée comme suit :

• matériel : 6 à 10 ans;
• outillage : 5 à 10 ans;
• véhicules de transport : 4 à 5 ans;
• mobiliers : 10 ans;
• matériel informatique : 3 ans:
• brevets : 5 ans;
• logiciel : 3 ans.

Comment calculer les dotations aux amortissements prévisionnelles ?

Pour obtenir un résultat plus fiable, utilisez un tableau Excel. Ceci étant, vous pouvez aussi employer un logiciel afin de réussir la comptabilisation des dotations. En tout cas, l’usage de ces outils évitera les erreurs dans le mode de calcul de la dotation et accélérera surtout l’obtention de résultat.

Pour faire le calcul, il faut prendre en compte le mois et l’année d’acquisition. La méthode de l’amortissement linéaire est la plus simple.

Dotation d’amortissement linéaire = valeur d’acquisition HT (ou cours) x 1/durée d’usage

Prenons un exemple concret pour mieux comprendre le calcul. L’entreprise prévoit d’acheter pour l’année N un appareil d’une valeur de 5 000 euros (hors TVA). Il sera utilisé pendant 5 ans. Il faut donc calculer le prorata de la durée d’usage pour la première année si l’achat est prévu pour le mois d’avril. Pour l’année N, l’utilisation et réduite à 9 mois contre 3 mois pour l’année N+5. Ce qui permet de mettre en avant les provisions comme suit :

• Amortissement N = 5 000 * (1/5) * (9/12) = 75 euros
• Amortissement N+1 : 5 000 * (1/5) = 100 euros
• Amortissement N+2 : 5 000 * (1/5) = 100 euros
• Amortissement N+3 : 5 000 * (1/5) = 100 euros
• Amortissement N+4 : 5 000 * (1/5) = 100 euros
• Amortissement N+5 : 5 000 * (1/5) * (3/12) = 25 euros

Vous l’aurez constaté, l’amortissement est dégressif en fonction de la durée d’usage. En cas de besoin, vous pouvez solliciter l’aide d’un comptable. Maîtrisant la tenue des comptes, l’évaluation des provisions et le Code fiscal, un comptable (expert ou généraliste) sera en mesure de vous accompagner lors de la déduction du montant des dotations aux amortissements prévisionnels. Mais l’usage d’un logiciel peut s’avérer plus économique, par contre vous ne bénéficierez pas du savoir-faire d’un comptable expérimenté dans le domaine.

Outre l’immobilisation, il faut aussi intégrer dans le prévisionnel financier les autres charges comme les charges externes, les rémunérations du personnel, les charges sociales, les charges financières, les impôts et taxes et la marge prévisionnelle. Il faut savoir que se cantonner à un amortissement de type linéaire n’est pas une obligation. Il est tout à fait possible de choisir un amortissement de type dégressif ou variable pour le calcul des dotations aux amortissements prévisionnelles. C’est le type d’actif qui déterminera le type d’amortissement idéal. Pour les immobilisations comme des produits issus des recherches technologiques pointues, ils perdront de leur valeur majoritairement au début de leur cycle de vie.